Salut à toi, compañero figuriniste !
Aujourd'hui, c'est le retour des filles... en musique pour commencer ! 'tention, ça mord...
Pour rappel, nous avions déjà croisé la route de la Thaumaturge dans les ruines de Frostgrave : http://hastalafigurinasiempre.blogspot.fr/2016/05/girl-power-les-chroniques-de-la.html
La voilà donc de retour à la tête de sa bande de filles pour une nouvelle aventure !
Halderbrand de Gerderburg, Illusionniste de son état, pestait. Il pestait contre la neige qui tombait de façon ininterrompue, le vent glacial, l'incompétence de ses hommes, le destin. Bref, contre la terre entière. Il avait, en l'espace de trois jours perdu son apprentie, égorgée par un énorme loup, trois de ses hommes, deux tombés dans un guet-apens et un autre, déserteur, envolée aussi une bonne partie de leurs réserves, volées vraisemblablement par des gnolls. Dissipée, enfin, une partie de sa motivation et de son ambition... mais la fortune allait peut-être tourner. Un de ses sbires avait pisté un groupe de donzelles emmenées par une Thaumaturge. Cette bande de mijaurées avait, on ne sait comment, découvert un vieux parchemin. Cet abruti de Konrad assurait Halderbrand d'avoir distinctement entendu la magicienne prononcer à plusieurs reprises les mots "trésor" et "butin". Et donc, à marche forcée, l’Illusionniste et ses quatre hommes restants étaient parvenus non loin de la tour, objectif du groupe de pimbêches, et donc, désormais aussi le leur.
Elsa jubilait intérieurement de la découverte de sa Ranger. Au milieu des ruines d'une vieille demeure, dans ce qui avait du être une bibliothèque ou un bureau, un ouvrage à la quasi-totalité des pages rongées par l'humidité, dont ne subsistaient que quelques feuillets lisibles. Assez pour déterminer de manière précise l'emplacement d'une tour en ruine, qui, selon le texte, fut la demeure d'un chevalier. En son sein, la tombe du combattant recélerait quelques trésors, probablement magiques. La Thaumaturge fut tirée de ses réflexions par une série de petits sifflement aigus. Finalement, récupérer les trésors d'Oscar le Chevalier dans sa dernière demeure risquait d'être plus ardu que prévu...
Elsa n'hésita pas une seule seconde et fonça en direction de la tour. "Occupe-toi des hommes de mains à notre droite !" ordonna-t-elle à son apprentie. Dans un ballet parfait, la Ranger et la Voleuse se glissèrent derrière l'apprentie pour lui prêter main forte. La Thaumaturge n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que sa Chasseuse de Trésor et sa combattante la suivait de près.
Halderbrand remua son bâton magique et ses hommes se mirent en mouvement. Il regardait la tour avec convoitise. A ses côtés, les frères Grutz progressèrent rapidement vers l'objectif. Du coin de l’œil, il remarqua que Gerdo la Choucroute et Arnod Dent-Cruelle faisaient mouvement pour intercepter l'apprentie de la Thaumaturge. "Qu'ils l'occupent donc" pensa l’Illusionniste. Et son regard, toujours envieux, se reporta sur la tour où le cadet des Grutz avait déjà atteint le seuil...
"C'ui-ci, l'est pour ma pomme" pensa Yosh Grutz, Voleur de son état. "L'vioque va me r'compenser !" pensa-t-il en s'approchant du Trésor, un coffre d'une bonne taille. Il se pencha sur l'objet et le souleva. Il se passa simultanément plusieurs événements que l'intelligence et le sens de l'anticipation limité de Yosh ne lui avait pas permis d'anticiper... En face de lui surgit dans la pièce un tas de fourrure portant une hache d'une taille qui semblait démesurée. Yosh mit une seconde pour réaliser qu'il s'agissait en fait d'une Chasseuse de Trésor barbare. Ce concept, difficile à appréhender pour un homme tel que lui pour qui le rôle des femmes se situait en cuisine ou dans un lit, à peine acquis, il prit conscience que venaient aussi de surgir dans la pièce trois créatures, des goules. Il laissa échapper un petit couinement assez indigne voire ridicule puis la masse d'une des goules entra en contact avec son crâne. La dernière pensée de Yosh fut pour le moins incongrue, il se demanda si ce soir, une fois rentré au camp, son frère préparait du boudin aux pommes pour le diner du groupe... au terme de la chute, le crâne du Voleur, déjà bien entamé, se révéla bien moins résistant que l'antique carrelage de la tour...
Anna sentit le flot d'adrénaline, conséquence du combat qui venait de s'engager, se propageait dans ses veines. Elle voyait, ressentait et réfléchissait plus vite qu'à l'accoutumée. Ainsi, elle ne fut presque pas surprise lorsque le soldat surgit de derrière un gros rocher. Elle esquiva son attaqua et répliqua d'un violent coup de bâton de revers. Elle vit nettement l'une des dents de son adversaire décrire une superbe courbe. L'homme recula, manquant trébucher et s'affaler sur le sol froid. Il parvient toutefois à retrouver l'équilibre mais dans la demi-seconde qui suivit Anna vit se planter une flèche en plein cœur du soldat. La Ranger de la bande allait pouvoir rajouter une encoche à son arc.
Elsa se concentra. Ses doigts décrient quelques arabesques dans le vide, accompagnés de petites décharges d'énergie multicolores. Ses lèvres bougent imperceptiblement. Sa silhouette devient floue et disparait dans un claquement sec. La Thaumaturge se retrouve instantanément au premier étage de la tour, les pieds sur un parquet antédiluvien qui gémit à chacun de ses pas. Elle jette un regard vers le rez-de-chaussée. Un cri, un éclair, la hache de la chasseuse qui tombe, décapitant sans coup férir la goule qui s'en prenait à elle. Elsa songe alors que les trésors du Chevalier Oscar n'ont jamais été aussi proches...
Halderbrand peste. Encore et toujours. Il rage même n'ayant pas réussi à lancer le moindre sort ! Et la situation se dégrade à chaque seconde... Yosh mort... Gerdo mort... seul point positif, cette guerrière à cape violette qui se ruait sur lui a détourné sa course, menacée par une goule surgit des ruines de la tour. Mais, malgré cela, Halderbrand n'arrive pas à aligner deux idées claires et trouver un sort qui lui soit d'un quelconque secours. C'est alors qu'il aperçoit au loin la Ranger qui bande son arc et le vise... et sa rivale qui apparait dans la tour ! Non, vraiment, cette journée est marquée d'un sceau maudit...
On a toujours combattu dans sa famille. Les hommes, bien sûr, mais aussi les femmes. Une tradition, une vocation, un sacerdoce. Ainsi, lorsque la goule dévala sans prévenir de l'escalier de la tour en ruine, elle ne marqua pas la moindre hésitation, réflexes conditionnés par des années de pratique et chargea droit sur la créature.
Halderbrand déglutit, il venait d'échouer à lancer son sort d'invisibilité. Un froid intense l’étreignit et le tétanisa. Froid qui n'était pas uniquement du à la température glaciale qui régnait en cette morne aprés-midi sur les ruines de la cité. Sa rivale le fixa, joignit les mains, ferma, les yeux, une lumière intense grandit entre ses doigts. Puis il y eut comme un violent éclair...
La petite pierre saturée d'une énergie magique destructrice fila en une vitesse hallucinante jusqu'à sa cible, laissant une traînée crépitante dans les airs. Elle percute le magicien situé en contrebas et Elsa vit distinctement la pierre exploser en une multitude de fragments multicolores. Le mage s'écroula, une petite fumée montant de son abdomen.
Arnod Dent-Cruelle accéléra sa course et chargea la Voleuse. Mais le cœur n'y était plus. Il avait vu ce bon vieux Gerdo, son ami, son frère, tombé, transpercé par une flèche tel une vulgaire outre à vin, dont , il faut le reconnaitre il était assez proche... il para avec difficulté une attaque vicieuse. C'est alors qu'il aperçu du coin de l’œil ce guindé d'Halderbrand prendre de plein fouet une espèce de petite boule magique. Une demi-seconde d'inattention, et pan, la sauvageonne lui flanque un coup de pied bien comme il faut là où ça fait mal. Arnod se plie en deux mais voit avec soulagement son adversaire mettre les voiles, une petite cassette sous le bras. Sans demander son reste, il opte pour un prudent repli...
Le volumineux coffre est à ses pieds. Elle se baisse et sans effort apparent le met sur son épaule. Une voix lui parvient de l'étage supérieur. Entre les lattes défoncées, elle aperçoit sa patronne. "File !" crie cette dernière. Un dernier regard en contrebas, la chasseuse aperçoit la guerrière se débarrasser d'une seconde goule. Elle décampe alors courant le plus vite possible malgré son fardeau.
Elsa félicite ses troupes. Les filles ont fait un boulot magnifique. Elle-même est assez fière d'avoir renvoyé son ennemi du jour aux Enfers. Il est temps désormais de se reposer, à l'abri et au calme dans la crypte que la bande utilise comme repaire. Un feu crépite, les godets de vin et les chopes de bière circulent. Elles l'ont bien mérité. Au centre de leur cercle trône deux coffres, un petit et un gros. Sur un geste d'Elsa, la chasseuse force la serrure de la cassette. Au fond brille des pièces d'or, une cinquantaine environ estime la magicienne . Il y aussi une petite baguette de bois distordue. "Pour toi" dit la Chasseuse en lui tendant. Elsa l'étudiera plus tard. Le gros coffre donne plus de fil à retordre. Il est protégé magiquement. Mais c'est une bon exercice d'entraînement pour l'apprentie d'Elsa. Le coffre finit par céder. En son sein repose une fiole. La Voleuse l'observe, la fait briller sous les éclats du feu, la sentence tombe "Potion d'invisibilité" lâche-t-elle. Elsa se penche et s'empare du parchemin. Une formule, un sort. Elle le parcourt rapidement. Une sorte de malédiction, c'est toujours utile. Enfin, enveloppé dans une étoffe verte, elle découvre une longue épée, sans aucun doute façonnée par une forgeron de talent. L'arme est légère et magique. Elsa a rarement vu un fil aussi aiguisé. L'éclat de convoitise et de respect qui brille dans les yeux de la Guerrière ne lui échappe pas. Elle lui tend la lame magique "le chevalier Oscar a trouvé son successeur. Fais-en bonne usage mon amie".
Ainsi s'achève la deuxième partie des "Chroniques de la Thaumaturge" !
Pour ceux qui se posent la question, la tour du chevalier Oscar est un "jouet", une partie d'un château-fort Plastoy visible ci-dessous et posé tel quel sur la table.
C'est tout (et c'est déjà pas mal !) pour aujourd'hui.
Hasta siempre, Compañeros !
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