Dans la cité des doges, épisode 13 : de la partie !

Salut à toi, Compañero figuriniste !

Borknagar a sorti un nouvel album, True North. J'aime bien ce que font les Norvégiens alors que d'habitude le côté métal épique / lyrique / progressif me bloque un peu. Mais là, chez eux, ça passe et même plutôt bien vu que c'est fait avec talent et entrecoupé de passages plus violents limite black-métal... donc, on se fait plaisir avec le titre Voices.

On change d'univers laissant derrière nous Vikings et grandes étendues glacées du Nord pour mettre le cap au Sud et la Sérénissime.

Et donc, ça y est ! On a testé Carnevale ! Joie, bonheur ! Quand je dis "on", j'entends par là que j'ai été accompagné par l'ami GiLel. Pour cette partie en 100 Ducats, Il a pris en main la faction des Patriciens qui alignaient un Noble, Lune et Soleil, un barnabotti et deux serviteurs. De mon côté, j'ai récupéré les Prodiges commandés par le Capitaine et accompagné du Docteur, Brighella, Pantaleone et du marionnettiste.

Alors, je ne vais pas faire une rapport de bataille détaillé et "analytique". Je vais commencer par un ressenti général de la partie et puis on passera aux photos avec des p'tits commentaires dessous pour raconter un peu cette première partie.

Que vaut Carnevale en terme de règles / jeu ? Et bien, il est fluide, assez rapide, plutôt bien équilibré et très agréable. Les mécaniques de base sont simples et facilement assimilables. J'avais un peu peur que les règles spéciales, qui me semblaient nombreuses, ralentissent la partie. Au final, pas du tout. Certes, on s'est gouré sur plusieurs points et on a eu le nez dans les règles mais rien de surprenant pour une première fois. Ce qui m'a beaucoup plu, c'est la "personnalisation" de chaque perso. Le profil de chaque figurine est très détaillé (on s'approche presque du jeu de rôle) mais comme on n'a que quelques pitoux sur la table (cinq pour moi, six pour GiLel) la prise en main est aisée. Ensuite, le jeu est immersif, vraiment. Le fait de pouvoir sauter de toit en toit, naviguer sur une gondole, pousser un adversaire dans la flotte et le noyer etc... on s'y croit. Autre point très positif à mes yeux, le dé de Destin. Ce dé apporte du piment, de l’incertitude, les aléas de la vie et permet certaines actions d'éclat. Alors, oui, ça peut foutre en l'air un plan savamment organisé (encore que, si tu te reposes sur une seule action pour l'emporter, c'est pas forcément une bonne idée) ou permettre un retournement de situation. Mais perso, ça me gêne pas, au contraire, ça donne un charme supplémentaire au jeu. Ensuite, un petit mot sur la magie. Elle est presque secondaire. J'ai lancé avec mon magicien, le Docteur, deux sorts (pour booster les copains et les soigner) et deux autres tentatives échouées. GiLel, avec Lune, n'a utilisé, il me semble, qu'une seule fois (efficacement) la magie. Bref, l'apport des sorts est intéressant mais pas décisif et ça c'est bien. Enfin, par manque d'expérience certainement, je pense que l'on a pas assez pris en compte les interactions entre personnages, notamment via les attaques d'opportunité (avec le statut Garde) ou les points de Commandement que nous n'avons pas utilisé. Par exemple, le Capitaine me permet de faire effectuer un mouvement simultané à deux figurines amies, ce qui peut être utile mais je ne l'ai pas fait de la partie... 

Au final, Carnevale est incontestablement un jeu intéressant et immersif. Il est équilibré et la poutre pure ne présente que peu d'intérêt. C'est réellement un jeu à scénario. Hier, je l'ai un peu oublié (on voulait tester un max de situations) et j'ai foncé dans le tas comme un gros bourrin. GiLel, de son côté, à jouer plus finement et il m'a bien roulé dessus. Alors, certes, ma défaite a été accélérée par des jets de dés piteux, notamment onze... oui ONZE !, maladresses (on a même fini par s'échanger les dés de Destin avec mon adversaire...) mais j'aurai du jouer de manière plus subtile. 

Quoiqu'il en soit, j'ai définitivement adopté le jeu et il me tarde déjà d’en refaire une partie !

On passe aux photos :

La table est déployée. Les bandes sont prêtes (mais pas déployées)... il me manque encore un pont ou deux et quelques éléments de taille moyenne et petite (tonneaux, fontaine...) pour "meubler" un peu plus l'ensemble.

Dès le début de la partie, les Patriciens avancent vers le pont au centre de la table sur lequel se trouve l'objectif.

Brighella se place en embuscade, à l'angle d'un bâtiment, avec une bonne vue sur le pont et l'objectif.

Les Prodiges, en haut, se rapprochent du pont. Pantaleone tente de lancer une grenade qui lui explose à la gueule (maladresse) quand à Brighella, il est assommé par un sort lancé par Lune... De leur côté, les Patriciens entament une prise en tenailles avec, notamment, Soleil et Lune (hors cadre) sur la gauche.

Le Capitaine atteint l'objectif mais se retrouve sous la menace de Soleil, de la servante et du Noble à l'abri derrière les caisses du marché. Le leader des Patriciens ouvre le feu et blesse le Capitaine pendant que Soleil ralentit l'arrivée des sbires des Prodiges placés de l'autre côté du canal. Il parviendra notamment à éliminer Pantaleone.

Sur son côté droit, GiLel fait prudemment avancer le Barnabotti et un servant qui s'empare de la gondole.

Pour éviter de rester sous le feu de l'ennemi, le Capitaine charge le Noble au milieu du marché. Duel épique entre chefs de faction, bientôt rejoint par la servante. Elle assène un violent coup de poêle, blessant le Capitaine. Ce dernier finit par mourir sous les assauts répétés de ses deux ennemis. En fond, on aperçoit le duel entre Lune et Burratino (ainsi que le sigle de Morikun sur son T-shirt, le Moine étant de passage et spectateur amusé - il s'est bien payé ma mouille grâce à mes jets de dés - de la partie. Toujours dans les bons coups, celui-ci  😁 )

La même scène, vue sous un autre angle.

Le barnabotti et le serviteur poursuivent leur progression. Une fois sur la gondole, ils traversent le canal et débarquent sur l'autre rive menaçant mon aile gauche.

Sur l'aile droite, un duel sans merci oppose Lune au marionnettiste (le Pantin de son vrai nom dans le jeu ou Burratino). Ce dernier saisit la jeune femme et la balance à la flotte (ce qui me permet de réaliser un de mes objectifs secondaires) puis tente de la noyer. Sans succès. Au contraire, Lune reprend le dessus et c'est elle qui noie Burratino au final.

La fin de partie est proche... Avec les morts du Capitaine, de Pantaleone et de Burratino, seuls Brighella et le Docteur tiennent encore le pont. Mais ils se retrouvent encerclés par l'ensemble des Patriciens et dans l'impossibilité de tenir l'objectif. Victoire sans appel des Patriciens !

Et hop, sous vos applaudissements, je passe la souris et le clavier à mon invité spécial, vous vous en doutez, GiLel, qui nous donne son avis !

Jeu vif nerveux  au final assez létal quand on joue avec les bonnes règles ... Le jeu fait la part belle au scénario mais également aux décors. Ils sont nécessaires car rendent l'escarmouche immersive (on a vraiment l'impression de jouer à Venise et non dans un décor lambda) mais également au point de vue ludique car il ne faut pas hésiter à grimper sur les toits et les balcons, se servir d'une gondole pour changer de quai quand un pont est occupé ou encore balancer un adversaire dans le canal pour tenter de le noyer.
Les figurines sont en grande majorité superbes et collent parfaitement au thème. Chaque joueur pourra trouver masque à sa taille et à son goût avec la variété de factions disponibles, allant du très moche (les profonds) au magnifique (commedia dell'arte ).
Les mécanismes de jeu sont assez aisés à comprendre : tout est basé sur le nombre de dés à jeter, les malus ou les bonus jouant sur le nombre de dés plus que sur le calcul des seuils. Ça rend la mécanique fluide et les petites règles (traits ou compétences) bien que nombreuses sont finalement assez proches et logiques : bonus à la défense, au tir, au combat groupé. Très facile à assimiler pour un jouer chevronné mais cela ne me semble pas compliqué à faire apprendre à un débutant.

Et le lien vers son blog où vous pourrez voir d'autres photos : http://gileludique.canalblog.com/archives/2020/02/28/38063274.html

En espérant que cet article vous donne envie de vous pencher sur ce jeu, qui vaut vraiment le détour.

C'est tout (et c'est déjà pas mal !) pour aujourd'hui !

Hasta siempre, Compañeros !